Quelques réflexions sur la tribune de trois
« géographes » dans Libération, ou :
La géographie, ça sert, ensuite, à supprimer la Lozère !
La géographie, ça sert, ensuite, à supprimer la Lozère !
Classement : satire ; géographie de la France ; géographie de choc
Dans le numéro du lundi 14 avril 2014 de Libération, on peut lire la tribune de trois « géographes », qui se présentent comme « Daniel Béhar, Philippe Estèbe et Martin Vanier, géographes (Institut des
hautes études de développement et d’aménagement des territoires en
Europe ; Acadie, Coopérative de conseil sur la politique
territoriale) ».
Ces trois personnalités ont un avis sur la géographie administrative
de la France et elles le partagent.
Selon elles, Manuel Valls fait du « jardinage
comptable » (comprendre : « il est nul ») en ayant seulement
l’intention de supprimer les conseils généraux et de fusionner les régions.
Selon elles, ce qui est vraiment grave, c’est qu’il y a trop
de communes en France et qu’ça nous coûte beaucoup d’argent, et qu’ça nous
coûte beaucoup d’argent...
Leur démonstration
Elles s’appuient :
*sur la morale la plus basique : « Chaque commune
se "bat" pour assurer un niveau minimum de population,
d’équipements et de services. Le résultat en est la prolifération des maisons
isolées, l’allongement démesuré des réseaux, la multiplication des équipements
et des coûts de fonctionnement afférents » (Dame, c’est ben vrai !)
*sur l’histoire : « Notre carte est celle des
paroisses de l’Ancien Régime »
*sur l’humour : « A quand le classement
Unesco ? »
*sur la comparaison qui est raison : « Pour une
population supérieure, l’Allemagne compte deux fois moins d’écoles primaires
que la France, ce qui l’autorise à s’occuper plus des enseignants et des élèves
que des bâtiments » (Bon dieu, mais c’est bien sûr !) ;
*sur la responsabilité de la Lozère : « En Lozère,
un professeur enseigne à onze élèves en moyenne, contre trente en
Seine-Saint-Denis » ;
*sur la responsabilité des paysans (+humour) : « Il est
désormais question d’apporter (quand et avec quels moyens ?) la fibre
optique dans chaque cour de ferme ! » ;
*sur l’oubli de considérations géographiques élémentaires relevant
des « basses études » géographiques telles que : la France (métropolitaine) a un
territoire de 550 000 km² pour 62 000 000 d’habitants, l’Allemagne
de 360 000 km² pour 82 000 000 habitants : soit des
densités de 110 et 230.
Un manque d'audace conceptuelle
Les solutions que ces personnalités proposent (« Diviser
le nombre de communes par deux en imposant des fusions dans le monde rural et
périurbain, loin d’un recul démocratique, conduirait à des entités plus solides
et moins enclines à alimenter ce processus de dispersion coûteux et incontrôlable »), ne sont pas à la hauteur, sans parler du fait qu’elles écrivent comme des pieds.
Il faut aller plus loin, agir selon les critères d’une
géographie dépourvue de tout scrupule.
Ce qu’il faut, c’est, d’abord, supprimer la Lozère :
faire de ce « département » une seule commune, et surtout, parvenir (par des moyens à déterminer sans tabous) à un regroupement (une concentration)
des populations au chef-lieu de la commune. Un système sophistiqué de laissez-passer permettra aux indigènes de se rendre dans les écarts
de la commune, si besoin est (veaux, vaches, cochons, etc.).
Une fois que la fusion de la Lozère aura été menée à bien,
on procédera de même pour tous les « départements » d’une population
inférieure à 500 000 habitants.
Pour une géographie volontariste !
Pour une compétitivité de Milan !
Création : 15 avril 2014
Mise à jour : 15 septembre 2017
Révision : 15 septembre 2017
Révision : 15 septembre 2017
Auteur
: Jacques Richard
Blog :
Territoires
Page :
Lien : http://jrichardterritoires.blogspot.fr/2014/04/29-pour-une-geographie-volontariste.html
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