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dimanche 20 avril 2014

32. Daniel Cohn-Bendit apatride Annexe 3 (e) Le Monde (mai 1968, suite)

Les mentions de la faculté de Nanterre et de Daniel Cohn-Bendit dans Le Monde du mois de mai 1968 (2 : à partir du 15 mai)


Classement : éléments biographiques  ; presse ; 1968 ; Le Monde




Ceci est une annexe des pages consacrées à la procédure d'expulsion de Daniel Cohn-Bendit en février 1968 et la suite des pages consacrées aux mois de janvier-févriermars et avril 1968. 

Le cadre médiatique
A cette époque, l’actualité internationale se focalise sur la guerre du Vietnam, les suites de la guerre israélo-arabe de 1967, les développements du printemps de Prague et la répression en Pologne, ainsi que, fait moins connu, la crise monétaire mondiale.
En avril a eu lieu, outre l'assassinat de Martin Luther King (6 avril), la tentative d'assassinat de Rudi Dutschke (11 avril) qui a des répercussions sur le mouvement étudiant français. 
L’actualité universitaire a pris de plus en plus d’importance, du fait de l’agitation dans plusieurs pays étrangers, mais aussi en France, où, à la fin du mois d’avril, les noms de « Nanterre » et de « Daniel Cohn-Bendit » sont connus des lecteurs du Monde.

Nanterre et Daniel Cohn-Bendit dans Le Monde en mai 1968
Le mois de mai reprend d’une façon générale sur « l’agitation à Nanterre »? en particulier sur la procédure judiciaire lancée contre Daniel Cohn-Bendit à la fin du mois précédent, qui lui a valu une journée de garde à vue le samedi 27.
On trouvera ci-dessous une liste exhaustive (sauf oubli de ma part) des mentions de Daniel Cohn-Bendit et du Mouvement du 22 mars en mai 1968.
Remarque : Le Monde parait effectivement la veille du jour de la datation, dans l’après-midi ; les références temporelles relatives (ce jour) concernent donc le jour de la parution, veille du jour de la datation. 

Extraits 
*du 1° au 13 : période de la Commune étudiante 
*à partir du 15 : période de la grève générale
Sommaire des mentions de Daniel Cohn-Bendit
Mercredi 15 mai : déclaration dans le cadre de « l’Université critique » à la Sorbonne
Jeudi 16 mai : présentation dans une galerie des « leaders du mouvement » étudiant
Vendredi 17 mai : déclaration sur les réformes concernant Nanterre ; occupation de l’Odéon
Samedi 18 mai : meeting de l’Odéon
Dimanche 19 et lundi 20 mai : attaque de l’Humanité
Mardi 21 mai : rien
Mercredi 22 mai : interdiction d’accès au territoire belge ; projet de départ à Berlin
Jeudi 23 mai : meeting de Berlin-Ouest ; arrêté d’expulsion
Vendredi 24 mai : manifestations contre l'expulsion ; meeting d'Amsterdam
Samedi 25 mai : manifestations conte l'expulsion ; déclaration à la radio ; article de l'Humanité
Dimanche 26 et lundi 27 mai : notification de l'expulsion à la frontière française

*mercredi 15 mai, page 1 à 8 [parution le mardi 14 mai vers 15 h]
Page 1
* « Les défilés du 13 mai »
* « Discours du général de Gaulle le 24 »
* « Nuit de la liberté à la Sorbonne » [lundi soir]
Page 2 : « La nuit des barricades au quartier Latin [vendredi soir 10 mai] »
Page 3 : « L’allocution de Georges Pompidou [samedi soir 11 mai] »
* Annonce de la réouverture de la Sorbonne
* Annonce de la libération des manifestants arrêtés
* Réactions
* Entrefilet sur le rôle de François Sarda comme médiateur
Page 4 : La grève générale du 13 mai
Page 5 : La manifestation de Paris
Page 6 : Les manifestations en province
Page 7 : Les premières réactions politiques
* Raymond Barrillon : « La tentation du nihilisme » : « M. Cohn-Bendit … accepterait de se "servir" de M. François Mitterrand, mais n’a que … mépris pour les "crapules staliniennes" »
Page 8
* « Naissance d’une « Université critique » au quartier Latin » [à partir de samedi soir à Censier, de lundi à la Sorbonne] : l’article signale l’intervention de Jacques Monod pour l’autonomie des universités et la réponse de Daniel Cohn-Bendit : « Nous devons au contraire réclamer l’abolition d’un certain nombre de nos privilèges. Pourquoi des cités universitaires ? Des restaurants universitaires ? Pourquoi les jeunes travailleurs ne profiteraient-ils pas de ceux-ci ? »

*jeudi 16 mai, pages 1 à 7 [parution le mercredi 15 mai vers 15 h]
Page 1
*« M. Pompidou promet que les étudiants participeront à l’élaboration de la réforme de l’université »
* « Le doyen Zamansky organise des élections aux comités de la Faculté des Sciences » [Censier ; cette initiative, jugée hâtive par les étudiants, est rejetée]
Pages 2 et 3 : Le discours de M. Pompidou à l’Assemblée nationale [mardi 14]
* Un entrefilet signale qu’un député est intervenu au cours de la séance : « De ce que nous a appris mercredi [8] notre collègue Julia et de ce que j’ai pu voir sur des photographies, il ressort qu’une infime minorité d’étudiants, sous la conduite de M. Cohn-Bendit, a profané la tombe du Soldat inconnu ». Il demande une minute de silence à l’assemblée, ce qui est refusé par la gauche et donc rejeté par le président.
Note
La « profanation » va être un thème mineur, mais récurrent dans les jours qui suivent, agité notamment par des associations de combattants
Page 4 et 5 : les réactions à la journée du 13 mai
* « Les leaders du mouvement » [Geismar, Cohn-Bendit, Sauvageot]
« M. Cohn-Bendit a 23 ans et étudie la sociologie à la faculté de Nanterre. Né en France de parents allemands ayant fui le nazisme en 1933 et rentré en Allemagne de l’Ouest avec son père après la guerre, il a opté pour la nationalité allemande alors qu’il faisait ses études secondaires dans ce pays. N’appartenant à aucun groupe politique et se qualifiant lui-même d’ "anarchiste", il est le … principal animateur du "Mouvement du 22 mars" de Nanterre dont l’objectif est de réunir dans une action commune tous les groupes politiques d’extrême gauche. » L’article signale que l’expression « crapules staliniennes » a été relevée par L’Humanité
* « Un millier d’étudiants de droite ont manifesté mardi avenue de Wagram » avec les slogans : « Expulsez Cohn-Bendit ! », « Le communisme ne passera pas », « La Sorbonne aux Français ! », « L’UNEF à Pékin ! »
Note
Les « manifestations de droite » (ou plutôt d’extrême-droite) dans les quartiers ouest sont aussi un phénomène récurrent, antérieur à la manifestation du 30 mai
Page 6 : La crise universitaire à Paris et en province
Page 7 : La remise en cause des examens
*« Le professeur Kastler : la suppression des examens ramènerait l’université au capitalisme féodal » [il s’agit d’un appel aux étudiants, datant du mardi 14]

*vendredi 17 mai, pages 1 à 6 et 24 [parution le jeudi 16 mai vers 15 h]
Page 1
*« Le mouvement de contestation s’étend à Paris et en province »
*Edgar Morin : « La Commune étudiante » (1/3)
Page 2 : Paris
*La Sorbonne : troisième nuit révolutionnaire [mercredi soir 15 ; il s'agit de l'occupation et des discussions menées depuis le week-end]
*Nanterre : déclaration de Daniel Cohn-Bendit sur les réformes : « le Mouvement du 22 mars fera des propositions la semaine prochaine »
Page 3 : Province
Page 4 et 5 : Réactions
* « La tombe du soldat inconnu a-t-elle été profanée ? »
Page 6 : « L’agitation ouvrière et paysanne » (Sud-Aviation Nantes, Renault Cléon)
Page 24 (dernière)
* « L’Odéon occupé » : « … cette opération menée par des éléments appartenant au "groupe d’action culturelle" rattaché au Mouvement du 22 mars et par une cinquantaine d’étudiants s’est faite sans l’accord de l’UNEF et du SNESup et sans que l’Assemblée générale de la Sorbonne ait été consultée … »

*samedi 18 mai, pages 1 à 7 [parution le vendredi 17 mai vers 15 h]
Page 1
* « Le mouvement des étudiants et l’extension des grèves »
* « L’allocution de Georges Pompidou » [jeudi 16 à 21 h 30]
Page 2 : l’allocution et les réactions
* « Manifestation de jeunes gens de droite sur le boulevard Haussmann et place de l’Opéra »
Page 3 : les événements du jeudi 16 et du vendredi matin (grèves)
Page 4 :
*l’ORTF
*Michel Legris : « Dada et Marx à la Sorbonne »
*meeting de l’Odéon [jeudi soir] : « Daniel Cohn-Bendit ouvre la réunion vers minuit et quart … il explique les raisons qui ont conduit le groupe Culture et Créativité de Nanterre ainsi que des comédiens à investir l’Odéon, considéré comme « symbole de la culture bourgeoise et gaulliste » … [il est] interrompu par des applaudissements (« L’occupation de l’Odéon constitue un point de départ »), des rires quand il s’en prend « aux graffitis de Chagall* », des mouvements divers (« Nous devons considérer le théâtre comme un instrument de combat contre la bourgeoisie »). …
[Intervention de Jean-Louis Barrault : ] « Je suis d’accord avec Monsieur … ». »
L’article ajoute que l’UNEF s’est publiquement désolidarisée de l’opération.
Note 
*Le rédacteur signale que ce n'est pas Chagall qui a décoré l'Odéon
Page 5 : Université, Paris
Page 6 : Universités, province et pays étrangers
Page 7 : Réactions

*dimanche 19 et lundi 20 mai, pages 1 à 10   [parution le samedi 18 mai vers 15 h]
Page 1
* « Les occupations d’usines se multiplient et le trafic de la SNCF est paralysé »
* « Le général de Gaulle abrège son voyage en Roumanie »
Page 2
* « L’Humanité accuse M. Cohn-Bendit de faire le jeu de M. Pompidou » (article de Roland Andrieu)
Page 3 : les grèves
Pages 4/5 : l’université de Paris
Page 6 : les universités de province
Page 7 : les déclarations sur les examens
Page 8 : l’ORTF ; points de vue
Page 9 : le monde agricole ; points de vue
Page 10 : la presse étrangère

*mardi 21 mai, pages 1 à 10 [parution le lundi 20 mai vers 15 h]
Page 1 
* « Plusieurs millions de travailleurs en grève »
* « L’opposition réclame le départ du général de Gaulle »
Pages 2/3 : déclarations politiques
Pages 4/5 : déclarations syndicales ; les grèves
Pages 6/7 : université de Paris
Page 8 : universités de province
Page 9 : la situation en France
* Roger Ikor : « Personne n’y croyait »
Page 10 : la question des examens

*mercredi 22 mai, pages 1 à 8 et 20 [parution le mardi 21 mai vers 15 h]
Page 1
* La motion de censure à l’Assemblée ; projet de référendum
Page 2 : déclarations politiques
Page 3 : université de Paris
* « Jean-Paul Sartre à la Sorbonne »
* « Daniel Cohn-Bendit au Nouvel Observateur : « créer un enseignement parallèle » [compte-rendu détaillé de son entretien avec Jean-Paul Sartre]
Pages 4/5 : les grèves
* « Manifestation de droite à l’Opéra et à la gare Saint-Lazare »
Page 6 : « Vers de nouveaux Accords Matignon ? »
Page 7 : presse étrangère
* « M. Cohn-Bendit se voit interdire l’entrée du territoire belge » [le 21 mai] : « Le ministre de la Justice … a interdit à MM. Cohn-Bendit et Bensaïd qui devaient prendre la parole mardi soir à la tribune des étudiants socialistes, de tendance trotskiste.
D’autre part, M. Cohn-Bendit s’est rendu lundi après-midi à Orly dans l’intention de gagner Berlin. A la compagnie Lufthansa, on lui a annoncé la suppression de tous les vols … ».
Note
à ce moment, Le Monde ignore que Daniel Cohn-Bendit s'est rendu à Saint-Nazaire après son intervention à l'Odéon dans la nuit du 16 au 17.
Page 8 : université de Paris
* « Nanterre : l’impasse » : « … accusations d’étudiants contre la « dictature » du Mouvement du 22 mars. »
Page 20 (dernière)
* « Le projet de loi d’amnistie pour les étudiants sera soumis aux Chambres mercredi. »

*jeudi 23 mai, pages 1 à 10 et 22  [parution le mercredi 22 mai vers 15 h]
Page 1
* « L’activité du pays est totalement paralysée »
* « L’Assemblée nationale se prononce sur la censure »
Pages 2/3 : le débat de censure
Pages 4/5 : idem ; réactions
Pages 6/7 : les grèves
* « Manifestation de droite : incidents devant L’Humanité et au Conservatoire de musique »
Page 8 : L’agitation ouvrière et paysanne
Page 9 : Les aspirations de la jeunesse (points de vue)
Page 10 : L’université
* « A Berlin-Ouest, M. Cohn-Bendit assure sans preuve qu’il y a eu des morts au quartier Latin » [meeting le mardi soir 21 mai devant 1 500 étudiants] : il a affirmé qu’il y avait eu « 5 à 11 morts », mais qu’elles ont été dissimulées ; le journal commente en indiquant que c’est totalement invraisemblable : « les accusations portées par M. Cohn-Bendit paraissent donc d’autant plus légères qu’elles sont graves ».
Page 22 (dernière)

* « Actuellement à l’étranger, M. Cohn-Bendit fait l’objet d’une mesure d’interdiction en France » : « … [mesure] prise par le ministère de l’Intérieur. Il est considéré comme « indésirable en France » et sera refoulé s’il se présente à un poste frontière »

*vendredi 24 mai, pages 1 à 11 et 16 [parution le jeudi 23 mai vers 15 h]
Page 1
* « Le rejet de la censure ; déclaration du général de Gaulle »
* « Les négociations « 
Pages 2/3 : Le rejet de la motion de censure
Page 4 : le débat au Parlement
Page 5 : Les suites de l’interdiction de séjour de M. Cohn-Bendit
* « Manifestation mercredi soir contre l’interdiction » : au Palais-Bourbon, avec les slogans « Nous sommes tous des étrangers », « Nous sommes tous des Juifs allemands », « De Gaulle interdit de séjour » ; mention d’accrochages
* « A Amsterdam le leader du Mouvement du 22 mars rencontre peu de succès » : meeting [mercredi 22 au soir], occupation de courte durée de l'université dans la nuit, retour à Francfort le jeudi matin ; commentaire du journal  : « un échec »
Pages 6/7 : les grèves
Pages 8/9 : agitation dans les professions libérales et les milieux paysans
Page 10 : l’université et l’enseignement
Page 11 : l’agitation à l’étranger
Page 16 (dernière) 
* « Appel de M. Alain Geismar à manifester vendredi soir pour Daniel Cohn-Bendit »

*samedi 25 mai, pages 1 à 11 [parution le vendredi 24 mai vers 15 h]
Page 1 :
*Allocution du général de Gaulle
*Réunion syndicats-CNPF
*Manifestation place St-Michel à 18 h 30
Page 2 : les négociations entre syndicats ouvriers et patronaux
Page 3 : les grèves
Page 4/5 : les suites de l’expulsion de Daniel Cohn-Bendit
* « Plusieurs milliers de personnes ont affronté la police dans la nuit de jeudi à vendredi » : barricade au boulevard St-Michel, rideau de flammes ;
*« Décidé à passer outre à la mesure de refoulement M. Cohn-Bendit est soutenu par des étudiants allemands et français »
* les étudiants de Strasbourg : « passer en force »
* « Comité Strasbourg contre le retour de Cohn-Bendit »
* « M. Cohn-Bendit, arrivé jeudi à Francfort venant d’Amsterdam, avait annoncé qu’il comptait se rendre vendredi à Sarrebruck »
* Déclaration à Radio-Luxembourg : « je ne vois pas pourquoi on expulserait quelqu’un d’un pays. Ou alors on me met en prison en France parce qu’on a quelque chose à me reprocher … et alors, il faut faire un procès. Mais les mesures arbitraires comme celle-là démontrent bien la nature du régime. »
* Annonce d’un meeting à 13 h à Sarrebruck
Page 5
* A propos de article de L’Humanité le 24 sur Daniel Cohn-Bendit  : : « les manifestations en faveur de Cohn-Bendit ne peuvent être que division, diversion, provocation » ; Le Monde ajoute : « Au soir de la manifestation du 13 mai, M. Cohn-Bendit déclarait au cours d’un meeting du PSU « ce qui m’a fait plaisir cet après-midi, c’est d’être en tête du défilé où les crapules staliniennes étaient dans la remorque ». Le PC et la CGT n’ont pas pardonné ces propos à celui qui les avait tenus. M. Georges Marchais écrivait dans l’Humanité du 3 mai : « Malgré leurs contradictions, ces groupuscules, quelques centaines d’étudiants, se sont unifiés dans ce qu’ils appellent le « Mouvement du 22 mars Nanterre » dirigé par l’anarchiste allemand Cohn-Bendit. » … En dehors d’outrances verbales qui ne sont pas sans rappeler les manifestations du surréalisme, auquel participa M. Louis Aragon, le leader du Mouvement du 22 mars s’est exprimé plus posément et a eu l’occasion de déclarer à Saint-Nazaire* : « les étudiants ne veulent donner de leçons à personne … Mais je veux marquer mon désaccord avec la direction des syndicats. »
Note 
>Saint-Nazaire : première mention du passage à Saint-Nazaire, non expliqué du reste
*la manifestation annoncée pour le vendredi soir (UNEF, SNESup, Mouvement du 22 mars, CAL, etc.) : 14 points de rassemblement (énumérés par Le Monde)
Page 6 : les relations entre milieux syndicaux et étudiants
* « Remous au Parti communiste » : Georges Marchais aurait été critiqué pour ses attaques systématiques contre les étudiants et Daniel Cohn-Bendit
* Daniel Mayer : « Défense des aventuristes » : « le rappel d’origine [par des] hommes se réclamant de l’internationalisme prolétarien est bien malséant. » ; il évoque aussi un épisode au Portugal : « le geste inconsidéré et un peu fou du capitaine Galvao* s’emparant naguère de la Santa Maria a plus fait pour attirer l’attention sur la situation au Portugal que toutes les conférences tenues depuis un quart de siècle. »
Note
>le capitaine Galvao : il s’agit de la tentative de détournement d’un paquebot de ligne par Henrique Galvao (1895-1970)
* « M. Barjonet démissionne de la Confédération [CGT] » ainsi que Arthur Haneux (secrétaire de la CGT des artistes musiciens).
Page 7 : après le rejet de la motion de censure
* « Mémorandum de Maurice Clavel au général de Gaulle » (publié dans Combat)
Pages 8/9 : les établissements d’enseignement à Paris et en province
Pages 10/11 : les professions libérales ; réactions à l’étranger


*dimanche 26 et lundi 27 mai, pages 1 à 16   [parution le samedi 25 mai vers 15 h]
Page 1 : « Scènes d’émeutes à Paris et en province » « Les syndicats et partis de gauche ont mal accueilli le discours du général de Gaulle »
Pages 2/3 : L’allocution [du vendredi 24 mai à 20 heures] ; les réactions
> Mention de François Sarda
Pages 4/5 : Les réactions ;
* Les suites de l’expulsion de Daniel Cohn-Bendit « refoulé de France à Forbach [vendredi 24 mai] au poste frontière de la Brême d’Or ». L’article évoque le meeting de Sarrebruck à 13 heures, où il a déclaré : « Je suis bien Allemand et cela ne m’empêchera pas, si je le veux, de rentrer en France pour continuer à vivre et militer où je suis né […] que ce soit De Gaulle ou le roi des Belges, il est impensable qu’il y ait des interdits ». Il s’est présenté à la frontière à 17 h 45 et a été emmené au commissariat de Forbach : « Le commissaire Martin, chef du secteur frontière de la Moselle donna lecture de l’arrêté d’expulsion que M. Cohn-Bendit refusa de signaer en déclarant […] que « l’expulsion d’un homme ne règlera pas les problèmes en France. »
Pages 6/7 : « Violentes émeutes à Paris et en province »
* « M. Alain Terrenoire demande que la décision prise à l’encontre de Cohn-Bendit soit reconsidérée » ; l’article mentionne sa question écrite au ministre de l’Intérieur : « cette décision est en contradiction avec :
1) la loi d’amnistie
2) la dernière déclaration du Premier ministre
3) le légitime désir de maintenir l’ordre.
Page 8 : les manifestations
Page 9 : les grèves
Page 10 : « le monde du travail et les milieux universitaires »
Page 16 (dernière) : une déclaration de Georges Pompidou

A suivre...



Création : 20 avril 2014
Mise à jour : 11 mai 2014
Révision : 15 septembre 2017
Auteur : Jacques Richard
Blog : Territoires
Page : 32. Daniel Cohn-Bendit apatride Annexe 3 (e) Le Monde (mai 1968, suite)
Lien : http://jrichardterritoires.blogspot.fr/2014/04/32-daniel-cohn-bendit-apatride-annexe-3.html








jeudi 3 avril 2014

22. Daniel Cohn-Bendit apatride Annexe 3 (d) Le Monde (mai 1968)

Les mentions de la faculté de Nanterre et de Daniel Cohn-Bendit dans Le Monde du mois de mai 1968 (1 : jusqu'au 13 mai)


Classement : éléments biographiques  ; presse ; 1968 ; Le Monde




Ceci est une annexe des pages consacrées à la procédure d'expulsion de Daniel Cohn-Bendit en février 1968 et la suite des pages consacrées aux mois de janvier-février, mars  et avril 1968. 

Le cadre médiatique
A cette époque, l’actualité internationale se focalise sur la guerre du Vietnam, les suites de la guerre israélo-arabe de 1967, les développements du printemps de Prague et la répression en Pologne, ainsi que, fait moins connu, la crise monétaire mondiale.
En avril a eu lieu, outre l'assassinat de Martin Luther King (6 avril), la tentative d'assassinat de Rudi Dutschke (11 avril) qui a des répercussions sur le mouvement étudiant français. 
L’actualité universitaire a pris de plus en plus d’importance, du fait de l’agitation dans plusieurs pays étrangers, mais aussi en France ; à la fin du mois d’avril, les noms de « Nanterre » et de « Daniel Cohn-Bendit » sont connus des lecteurs du Monde.

Nanterre et Daniel Cohn-Bendit dans Le Monde en mai 1968
Le mois de mai reprend d’une façon générale sur « l’agitation à Nanterre » et en particulier sur la procédure judiciaire lancée contre Daniel Cohn-Bendit à la fin du mois précédent, qui lui a valu une journée de garde à vue le samedi 27.
On trouvera ci-dessous une liste exhaustive (sauf oubli de ma part) des mentions de de Daniel Cohn-Bendit en mai 1968.
Remarque : Le Monde parait effectivement la veille du jour de la datation, dans l’après-midi ; les références temporelles relatives (ce jour) concernent donc le jour de la parution, veille du jour de la datation. 

Extraits (2 au 13 mai)
*jeudi 2 mai, page 7 [parution le mercredi 1° vers 15 h]
« Les incidents de Nanterre / Une information judiciaire est ouverte contre M. Cohn-Bendit »
Le mardi 30 avril, « le parquet du tribunal de Paris a décidé d’ouvrir une information judiciaire pour "menace verbale de mort sous conditions et coups et blessures volontaires » à la suite de la plainte déposée par un militant de Nanterre de la FNEF contre … Daniel Cohn-Bendit. »
Le dossier a été confié au juge Sablayrolles (ainsi que l’instruction de l’affaire du tract « cocktail Molotov », évoqué fin avril lors de la garde à vue).
« Les assistants et maîtres-assistants de la faculté de Nanterre se sont réunis et ont décidé de se mettre en grève en cas d’arrestation d’un militant du mouvement étudiant. …
Dix-neuf professeurs sur les soixante de la faculté ont signé un texte réclamant une nouvelle suspension des cours … et sont partisans de mesures d’autorité pour rétablir l’ordre, alors que d’autres y sont vivement hostiles … notamment MM. Michaud*, Ricœur et Touraine. »
Note
*M. Michaud : Guy Michaud (1911-2006), professeur de Lettres à Nanterre depuis 1965 : cf. page de la Wikipedia allemande

*vendredi 3 mai, pages 14 et 24 [parution le jeudi 2 vers 15 h]
Page 14
« L’agitation à Nanterre / Six étudiants vont comparaître devant le Conseil de l’Université »
« M. Daniel Cohn-Bendit et cinq de ses camarades ont été appelés à comparaître le 6 mai prochain devant la commission des affaires contentieuses et disciplinaires de l’université de Paris ; cette commission, présidée par M. Robert Flacelière, vice-président du conseil d’université et directeur de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, joue le rôle d’instance d’instruction ; la décision sera prise ensuite par le conseil d’université siégeant à titre disciplinaire.
Selon cette procédure réglée par le décret du 21 juillet 1897, les motifs de cette comparution, qui ne sont pas rendus publics, seront communiqués aux intéressés.
Ils seraient accusés de coups et blessures ainsi que d’invectives à l’égard de professeurs et de conférenciers. »
L’article indique la composition de la commission et rappelle que Daniel Cohn-Bendit est aussi poursuivi au plan judiciaire.
Est signalé un tract du Mouvement d’Action universitaire, « petit groupe d’extrême-gauche fondé il y a un mois », dans lequel on trouve : « Monsieur le doyen, Messieurs les mandarins, êtes-vous fondés à reprocher quoi que ce soit aux étudiants ? … Vous n’êtes que des pontifes, les piliers de l’université bourgeoise. »
Est ensuite détaillée une question écrite d’Alain Griotteray (Républicain Indépendant) au ministre de l’Education.

Page 24 (dernière)
« Un incendie ravage les locaux de l’Association des étudiants en Lettres » (FGEL). L’incendie est attribué à l’extrême-droite.

Revue de presse :
Minute, éditorial non signé*
« Dans le tumulte actuel, ce Cohn-Bendit doit être pris par la peau du cou et reconduit à la frontière sans autre forme de procès.
Et si les autorités ne s’en sentent pas le courage, nous connaissons un certain nombre de jeunes Français que cela démange d’accomplir de salubrité publique.
Nous n’abandonnerons pas la rue à la chienlit des "enragés". »
Note
*non signé : sans doute par François Brigneau, ancien du RNP de Marcel Déat, ancien de la Milice

*samedi 4 mai, page 1 [parution le vendredi 3 vers 15 h]
« Suspendus par le doyen [le jeudi soir 2 mai] / Les cours de la faculté des lettres reprendront progressivement à Nanterre » 
« On indique au ministère de l'Education nationale que les cours reprendront dès le début de la semaine prochaine pour toutes les disciplines sauf pour celles où sont concentrés les "enragés", c'est-à-dire la sociologie, la psychologie et la philosophie. »
L’article rappelle la grève de novembre et la mise en place du Mouvement du 22 mars.
« Depuis lors, les meetings sur l’impérialisme, sur le Vietnam se sont multipliés. En même temps une contestation globale de l’enseignement universitaire s’est exprimée de façon de plus en plus agressive. Un slogan de Nanterre "Professeurs, vous êtes vieux !" rappelle le slogan américain "Comment faire confiance à quelqu’un de plus de trente ans ?".
Le corps enseignant s’est divisé en "faucons" et en "colombes". Les premiers, les plus nombreux, réclament des mesures autoritaires pour rétablir l’ordre : fermeture de la faculté, recrutement  … d’une police privée relevant du recteur … mettre en place un tel corps de police dès la rentrée prochaine. »
Le doyen justifie la décision par les manifestations de jeudi : invasion des locaux administratifs, puis occupation d’un amphithéâtre, empêchant le cours de René Rémond et par la menace d’Occident qui « avait annoncé qu’il viendrait en force [vendredi] « pour écraser les marxistes ». »

Billet de Robert Escarpit (extraits)
« La faute à Voltaire.
On a fermé Nanterre, c’est la faute à Voltaire ! …
Rien n’est moins révolutionnaire, rien n’est plus conformiste que la pseudo colère d’un casseur de carreaux, même s’il habille sa mandarinoclastie d’un langage marxiste ou situationniste.
… Lorsque dans dix ou vingt ans, M. Daniel Cohn-Bendit et ses amis seront doyens, recteurs, ministres …, je leur souhaite d’affronter la révolte de leurs propres étudiants avec autant de modération qu’on en fait preuve à leur égard aujourd'hui à Nanterre. »

*dimanche 5 et lundi 6 mai, pages 1, 9 et 24 [parution le samedi 4 vers 15 h]
Page 1
« Près de 600 arrestations au cours des violents incidents du quartier Latin » [le vendredi soir 3 mai]
L’article annonce la fermeture de la Sorbonne par le recteur à cause d’un « petit groupe d’étudiants » et évoque une déclaration d’Alain Peyrefitte sur « une poignée de trublions ».

Page 9 (entièrement consacrée à « L’agitation étudiante en France »)
« Au quartier Latin / Pendant près de 6 heures, de violents incident ont opposé des étudiants au service d’ordre »
L’article indique que 1500 policiers ont affronté 2000 étudiants et qu’il y a eu 596 arrestations dont 27 maintenues.
Est ensuite évoqué le meeting à partir de 14 heures de 400 étudiants dans la cour de la Sorbonne, représentants de plusieurs organisations : UNEF, PSU, UEC, JCR, FER, MAU [le Mouvement du 22 mars n’est pas cité], appelant à une manifestation le lundi.
Puis, à partir de 16 h 15, les forces de police sont entrées dans la cour et ont canalisé les participants vers des cars de police.
A partir de ce moment, d’autres étudiants (hors de la Sorbonne) ont commencé à intervenir contre la police jusque vers 22 h 30.
Encadré
« MM. Daniel Cohn-Bendit, Pierre Rousset, Marc Sauvageot ainsi que les principaux dirigeants étudiants interpellés avant la manifestation à laquelle ils n’ont pas participé étaient toujours samedi en début d’après-midi entendus dans les locaux de la police. »

Page 24 (dernière)
« L’agitation à Nanterre / Des enseignants libéraux soulignent la responsabilité de l’université
45 enseignants ont débattu vendredi après-midi sur ce qu’il fallait faire.
Un appel lancé par MM. Michaud, Ricoeur et Touraine a été signé par 15 professeurs sur 60 et par la plupart des assistants et maîtres-assistants. »

*mardi 7 mai, page 1 et 11 [parution le lundi 6 vers 15 h]
Page 1
« Pour protester contre la fermeture de la Sorbonne et les arrestations / Des manifestations et des grèves sont organisées par des étudiants et des enseignants »
L’article indique que le mot d’ordre a été lancé par l’UNEF et le SNESup, avec notamment le soutien de professeurs d’Orsay, dont le professeur Kastler*, bien que le ministère ait déclaré la grève des enseignants illégale faute d’un préavis de cinq jours. »
Note
*Kastler : sans doute Alfred Kastler

Page 11
« Répondant à l’appel de l’UNEF, plusieurs milliers d’étudiants – entre 4000 et 4500 – ont manifesté aux abords de la Sorbonne. … La manifestation avait été interdite … et un dispositif de police composé d’unités de gardiens de la paix et de gendarmes mobiles avait pris place [autour de la Sorbonne].
M. Cohn-Bendit et ses sept camarades* avaient fait une entrée remarquée devant la commission de discipline … Ils se sont présentés devant le 46 rue St-Jacques en chantant l’Internationale et ont demandé à entrer tous ensemble à la Sorbonne et non pas un par un comme de demandait les huissiers. … Le rectorat a finalement accepté qu’ils entrent tous ensemble accompagnés de Me Henri Leclerc, l’un des avocats de l’UNEF.
La défense des étudiants devait également être assurée par trois professeurs de Nanterre, MM. Lefebvre, Touraine et Michaud. …
Après cette procédure d’instruction, les sentences devraient être rendues vendredi par le conseil de l’université. M. Cohn-Bendit et six autres étudiants devaient quitter la Sorbonne à 13 h 10. Leur huitième camarade était sorti 45 minutes avant eux et avait déclaré qu’il avait « récusé ses juges » et « refusé de répondre ».
L’article indique que les étudiants manifestaient depuis 9 heures du matin (ces manifestations ont parcouru la ville sans qu'il y ait confrontation avec les forces de l'ordre, placées en protection de la Sorbonne) et qu’un appel était lancé pour manifester à 18 h 30 le lundi 6 mai.
Le journaliste note que les étudiants ont lancé le slogan « CRS = SS », de façon inappropriée car il n'y avait pas de CRS présents à ce moment.
Note
*sept camarades : dans un numéro antérieur, le journal parlait de 6 déférés, mais ils sont 8 dans ce numéro, sans qu'une explication soit donnée. Il n'y a pas d'explication concernant la libération de Daniel Cohn-Bendit et des autres arrêtés du vendredi (qui étaient encore en garde à vue le samedi vers 14 h).

*mercredi 8 mai, pages 1 et 8 à 11 [parution le mardi 7 vers 15 h]
Page 1
« Dans l’après-midi et la soirée de lundi / Les violentes échauffourées du quartier Latin ont parfois pris l’allure d’un combat de rues ».
L’article annonce 482 arrestations, dont 31 maintenues.
L’UNEF et le SNESup ont lancé un mot d’ordre de grève illimitée et l’UNEF un appel à manifester le mardi soir.
Les violences ont commencé vers 15 h le lundi après-midi.

Page 8
« Lundi soir un véritable combat de rues s’est déroulé boulevard St-Germain »
L’article indique la présence de plus de 10000 manifestants, qui lançaient le slogan « Nous sommes un groupuscule » ; parmi eux des professeurs comme Laurent Schwartz et  Claude Chevalley*.
Note
*Claude Chevalley (1909-1984) : mathématicien du groupe Bourbaki, un des fondateurs du centre universitaire de Vincennes.

Page 9Les événements en province

Page 10
*déclaration radiotélévisée d’Alain Peyrefitte
*intervention de professeurs des facultés des Sciences et des Lettres auprès du recteur Roche (Chevalley, Devillers, Dixmier, Krivine, Lacombe, Malgrange, Motchane, Schwartz) : ils souhaitent « être entendus vendredi prochain comme témoins de moralité par le Conseil d’université qui statuera sur le cas des huit étudiants de Nanterre »
* « A Nanterre » : assemblée des professeurs ; sur 200 présents, 80 quittent la réunion à la suite de Guy Michaud

Page 11 : réactions
* « Mmes Simone de Beauvoir, Colette Audry, MM. Jean-Paul Sartre, Michel Leiris, Daniel Guérin » lancent un appel à « soutenir moralement et matériellement le mouvement de lutte engagé par les étudiants et les professeurs… »

*jeudi 9 mai, pages 1 et 6 à 10 [parution le mercredi 8 mai vers 15 h]
Page 1
« Plus de 60 000 étudiants ont manifesté mardi à Paris et en province »
*manifestation du mardi à Paris : 25 000 personnes (
*appel de 5 Prix Nobel (Jacob, Kastler, Lwoff, Mauriac, Monod) au général de Gaulle

Pages 6 et 7 : les événements en province et au quartier Latin
* « Petit lexique des "Groupuscules" » (UEC, CLER, JCR, UJCML, Comités Vietnam de base)

Page 8 et 9 :  les événements à Paris et en province
*Appel de 60 enseignants de Nanterre, de la Sorbonne et de l’EPHE

Page 10 : points de vue et réactions
*Alfred Kastler : « Pour que la raison l’emporte »
*Comité de soutien aux étudiants frappés par la répression : Simone de Beauvoir, Colette Audry, Jean-Paul Sartre, Michel Leiris, Jean-Pierre Vigier, Daniel Guérin, Robert Merle, André-Pierre de Mandiargues, Olivier Revault d’Allones, Kostas Axelos.

*vendredi 10 mai, pages 1 et 7 à 11 [parution le jeudi 9 mai vers 15 h]
Page 1
« A la Sorbonne et à Nanterre / Les cours des facultés des Lettres reprennent progressivement »
*manifestation sans incidents mercredi soir
*aucune libération des détenus
*appel de l’UNEF à une manifestation jeudi
*appel à une manifestation vendredi (UNEF, Mouvement du 22 mars, CAL)
Page 7 : les événements ; réactions
*Lettre d’Alexandre Micha, professeur de Littérature médiévale à Nanterre, à propos d’un article paru dans les jours précédents sur Nanterre :
« Il est parfaitement exact qu’un petit groupe d’excités cherche à Nanterre à paralyser les cours … Votre collaborateur a l’air de regretter les arrestations des Cohn-Bendit et autres meneurs. S’il avait côtoyé pendant des mois ces petits voyous qui se disent étudiants, il écrirait autrement… »
Note
*Alexandre Micha (1905-2007) : cf. article d’hommage : agrégé en 1929, enseignant du supérieur à partir de 1946 à Caen, Strasbourg, Rouen ; à Nanterre dès 1964 ; à la Sorbonne en 1969, + ENS St-Cloud, jusqu’en 1975)
Page 8 : idem
* « 200 000 personnes ont manifesté pacifiquement mercredi »
*création d’un journal : Action (UNEF, Mouvement du 22 mars, CAL)
Page 9 : idem
* « Après la manifestation de lundi, 17 inculpés dont 5 étudiants »
*Appel de Jean-Paul Sartre, etc.
Pages 10 et 11 : le débat du mercredi à l’Assemblée

*samedi 11 mai, pages 1, 9 à 11 et 24 [parution le vendredi 10 mai vers 15 h]
Page 1 « Nouvelles manifestation d’étudiants et lycéens »
Page 9
*Alain Touraine, « Pour le mouvement »
Page 10 : les manifestations de jeudi
Page 11 : réactions
Page 24 (d) : « Dernières nouvelles [vendredi matin] »
* « Nouvelle manifestation d’étudiants et lycéens [prévue vendredi soir] »
* « A Nanterre » : 
**grève de l’UNEF et du SNESup 
**actions du Mouvement du 22 mars pour empêcher les cours des non grévistes
**meeting du Mouvement du 22 mars (300 personnes) : pas d’usage de la violence ; accrochage avec l’UEC

*dimanche 12 et lundi 13, pages 1 et 4-5 [parution le samedi 11 mai vers 15 h]
Page 1
* « Nuit dramatique au quartier Latin [vendredi soir 10 mai] »
Page 4
* « Mise au point des organisateurs de la manifestation » : conférence de presse donnée samedi à 11 heures par Jacques Sauvageot, Alain Geismar, Daniel Cohn-Bendit et un représentant des CAL
* Réactions aux événements de vendredi
Page 5 : idem
* Dénonciation par Occident du « rôle provocateur d’une poignée d’agitateurs communistes commandés par l’anarcho-communiste Cohn-Bendit qui a détourné la révolte des étudiants contre le régime vers une émeute inutile, éprouvante et sans lendemain. En agissant de la sorte, ces agitateurs ont fait le jeu d’un pouvoir qu’ils prétendent combattre. Occident exige l’amnistie des étudiants arrêtés et la mise hors d’état de nuire des agitateurs communistes. »
Commentaire
Ce texte est assez délirant et hautement comique : en raison, d’une part, des qualifications concernant Daniel Cohn-Bendit, mais aussi parce qu’Occident, se sentant obligé de coller au mouvement étudiant (antigaulliste), adopte le même raisonnement que le Parti communiste (provocation, etc.) ; il préfigure aussi une part du discours de de Gaulle le 30 mai, fondé lui aussi sur un délire anticommuniste (purement rhétorique, mais néanmoins lamentable) [le contact avec l'actualité brute de Mai 1968 ne contribue absolument pas à valoriser de Gaulle].

A suivre




Création : 3 avril 2014
Mise à jour : 20 avril 2014
Révision : 16 septembre 2017
Auteur : Jacques Richard
Blog : Territoires
Page : 22. Daniel Cohn-Bendit apatride Annexe 3 (d) Le Monde (mai 1968)
Lien : http://jrichardterritoires.blogspot.fr/2014/04/22-dcb-apatride-a3-le-monde-mai-68.html