mardi 6 décembre 2016

QH 5. La France et la Résistance

A propos de la « soit-disant résistance » de la France pendant la Seconde Guerre mondiale


Classement : Seconde Guerre mondiale ; France ; Résistance




Il est de bon ton de se gausser du « mythe gaulliste d’une France résistante à 99 % » (je ne me rappelle plus le pourcentage (mythique) exact), alors que bien entendu, 80 % des Français, si ce n’est plus, ont été attentistes, autant dire de bien tristes sires.
Bizarrement, ce n’est que récemment que je me suis rendu compte d’un fondement objectif probable de ce « mythe » : c’est que, dès 1940, un grand nombre de Français considéraient de façon négative la victoire de l’Allemagne, et que très rapidement, ils ont même souhaité la défaite de l’Allemagne, face à l’Angleterre en 1940-1941, puis face à l’URSS, et encore plus face aux Etats-Unis.
Il est probable qu’il s’est fait un partage entre ceux qui « souhaitaient la victoire de l’Allemagne » (ou qui faisaient semblant par provocation) et ceux qui ne la souhaitaient pas (attentistes, pour beaucoup, mais attendant sans doute la victoire des Alliés). Parmi ces derniers, il y a eu des gaullistes, des pétainistes, des giraudistes, des royalistes, des antisémites, etc. Probablement, de moins en moins de pétainistes, et de plus en plus de gaullistes, parmi lesquels une minorité de résistants véritables. Le cas des communistes est un peu particulier, mais somme toute, objectivement, leur évolution est analogue.
Bien sûr, être pour la victoire des Alliés, ce n'était pas être dans la Résistance, mais c'était une forme minimale de résistance. Et c’est en amalgamant les membres de cette catégorie avec les vrais résistants qu’a pu être créé un « mythe résistantialiste » d’après-guerre.
Si cette hypothèse est juste, le mythe lancé par De Gaulle serait moins inepte qu’il n’est de bon ton de l’affirmer.

Ajout (13 février 2017)
Dans le livre Les Vichysto-résistants, Bénédicte Vergez-Chaignod évoque un autre mythe de l'après-guerre, qui a eu cours chez quasiment tous ceux qui avaient réellement été dans la Résistance : c'est qu'ils étaient persuadés d'avoir été gaullistes dès juin 1940, de sorte que des textes écrits en 1940-1941 dans un esprit pétainiste (par exemple par Henri Frenay, mais pas seulement) ont pu être considérés comme des faux.



Création : 6 décembre 2016
Mise à jour : 13 février 2017
Révision : 5 septembre 2017
Auteur : Jacques Richard
Blog : Questions d’histoire
Page : QH 5. La France et la Résistance
Lien : http://jrichardterritoires.blogspot.fr/2016/12/la-france-et-la-resistance.html








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