Quelques
remarques sur un livre de Christophe Guilluy
Le Crépuscule de la France d’en-haut
Classement : géographie de
la France ;
Ceci est
la première page d’une « série » consacrée à ce sujet, qui serait
trop volumineux pour une seule.
Références
*Christophe
Guilluy, Le Crépuscule de la France
d’en-haut, Paris, Flammarion, 2014
*Christophe
Guilluy, Le Crépuscule de la France
d’en-haut, Paris, Flammarion, collection « Champs », 2017
C’est à
l’édition 2017 que je me réfère.
Présentation
Christophe
Guilluy est un géographe indépendant (non universitaire ; il s’est arrêté
après sa maîtrise), consultant pour les collectivités territoriales ; il développe
depuis 25 ans un certain nombre de thèses sur l’évolution sociale (classes
supérieures/classes populaires) et territoriale (métropoles/périphérie) de la
France.
Je
ne le connaissais jusqu’ici que par des échos médiatiques, ou par des
interviews qu’il a pu donner ici ou là.
Certains
éléments de son discours (assez stéréotypé) me paraissaient discutables : l’acharnement
qu’il manifeste contre ceux qu’il appelle « bobos » ; l’idée que
les métropoles sont le « lieu de la création des emplois et des
richesses » (des emplois, peut-être, mais de quelles
« richesses » ?) ; l’idée que les immigrés sont présents
dans les métropoles « afin de procurer aux bobos des nounous pour des
salaires très faibles ». Comme il s’agissait d’interviews, tout cela
pouvait avoir un caractère excessif, dû au genre.
J’ai
donc décidé d’acheter un livre.
C’est
pire que ce que j’envisageais de prime abord. J’expliquerai pourquoi tel est
mon point de vue, mais avant de commencer et afin d’éviter de subir une
critique évidente : « Si vous critiquez mon livre, c’est que vous
êtes un de ces bobos dont je dénonce le caractère pernicieux. »
D’où
j’écris
J’indiquerai
donc que oui, en tant que professeur retraité, je perçois des revenus
supérieurs à la moyenne, qui me classent certainement dans la catégorie
« nouvelle bourgeoisie ». Pour autant, je ne suis pas un thuriféraire
de la mondialisation, comme le montre par exemple la page « Le Boucher et le Parmentier » (lien, dans
un blog intitulé Blogoliot), page dans laquelle j’exprime mon profond mépris pour Eric Le Boucher, partisan hystérique de la mondialisation (voir le
document en bas de la page) et pour son épigone Arnaud Leparmentier.
Comme
Christophe Guilluy, je suis persuadé qu’il y a un problème social grave,
particulièrement dans des villes (comme Alençon, où j’ai longtemps habité) qui
ont subi une désindustrialisation tragique (Moulinex) et qu’effectivement, les
« classes populaires » sont victimes d’une politique (celle du PS
comme celle des LR et de LREM) qui leur est largement défavorable. Je reconnais
que j’ai voté Oui en 1992 au référendum sur le traité de Maastricht, mais, en
2005, j’ai voté sans hésiter Non à celui sur la Constitution européenne (à la suite de Jacques Généreux, notamment).
Donc,
je suis en accord sur nombre de points avec Christophe Guilluy, qui, du reste,
est dans une position sociale somme toute analogue à la mienne : « nouvelle
bourgeoisie », mais opposition à la mondialisation.
Ce
que je pense du livre de Christophe Guilluy
J’estime
cependant que son livre est mauvais : il est mal écrit ; mal
construit ; certaines de ses idées sont inadéquates ; la
classification sociale est mal établie ; les démonstrations sont sommaires
et discutables ; il y règne un ton de dénigrement (notamment contre les
« bobos ») qui donne l’impression de sortir un peu sali de la lecture,
que l’on se considère ou non comme un de ces « bourgeois bohèmes ».
Je
traiterai ces différents points (et sans doute d’autres) en plusieurs pages.
Mais je vais tout de suite donner quelques exemples particulièrement pitoyables,
qui, à mon avis, indiquent que Christophe Guilluy ne prend même pas la peine de
se relire.
A suivre
A venir
*Analyse de l’ouvrage
Création :
13 décembre 2017
Mise à jour :
Révision :
Auteur :
Jacques Richard
Blog :
Territoires
Page :
65. Le style de Christophe Guilluy
Lien :
http://jrichardterritoires.blogspot.fr/2017/12/le-style-de-christophe-guilluy.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire