Quelques informations concernant la commune du Gâvre (Loire-Atlantique) et sa délimitation
Classement : géographie administrative ; géographie locale ; Loire-Atlantique
Ceci est une suite de la
page Les limites de la commune du Gâvre, où se trouve une
présentation de la commune.
La limite orientale de la commune du Gâvre est comprise entre le carrefour de l'Emion (sur la D 42) et la Croix des Quatre Contrées (sur une route vicinale no numérotée) et sépare les communes du Gâvre et de Vay.
Cartographie
*Cartes schématiques
> ensemble (page) : secteur compris entre les repères A et B
> secteurs du bourg et du nord (page)
Description
Cette limite est en relation (voir
le texte de Bizeul (page) et la carte) avec les routes qui vont de Blain au Gâvre
(D 42) puis du Gâvre vers le nord (voie non numérotée menant à Dastres, où
elle rejoint la D 42 qui relie Le Gâvre à Conquereuil).
Du carrefour de l’Emion à la Croix des Quatre Contrées, le
parcours routier (plus long qu'à vol d'oiseau), que j’appellerai « axe sud-nord » ou, suivant
Bizeul, « voie romaine », est d’environ 8,6 km.
L'importance de la « voie romaine »
La limite communale se superpose à cet axe sur un peu plus de 5 km :
*1,4 km du carrefour de l’Emion au carrefour de l’Anglechais
*3,8 km entre le Pont du Prince (comme le nomme Bizeul) ou carrefour de la Genestrie (le pont a été remplacé par une tuyauterie, au croisement de l’axe sud-nord et du ruisseau affluent du Perche qui coule en contrebas
du manoir de la Genestrie ; le nom « Pont du Prince » n'est pas connu par ailleurs) et le carrefour avec la D 2, un peu avant le lieudit « La Gabie » (commune de Vay).
Si on admet qu’au moment de la création de la franchise du
Gâvre (vers 1225), il ne s’agissait pas d’une route de 3ème ou 4ème
catégorie comme actuellement, mais d’une partie de l’axe reliant (au moins depuis
l’époque gallo-romaine) Nantes à Rennes, la circulation devait avoir été suffisante pour préserver l’ancienne « voie romaine » d’une reprise
par la végétation, même après la fin de l’Empire. Notamment parce qu’à partir
du Xème siècle, elle était parcourue par les pèlerins de St Jacques venant de
Rennes, de Saint-Malo, voire d’Angleterre.
Il est donc quasi certain qu’au moment de la fondation du
Gâvre, la voie a été choisie comme repère pour la limite orientale de
la franchise, en même temps qu’un château
ait été construit à cet endroit.
La limite communale s’écarte de cet axe, de
façon notable, dans deux secteurs.
De l’Anglechais au Pont du Prince
Le parcours routier direct est de 1,3 km (l'axe, après franchissement du Perche, traverse le bourg (« Grande Rue », puis « rue du Stade ») : la limite communale fait en revanche un écart semi-circulaire à l'est de l'axe, ce qui correspond
à ce que Bizeul appelle le « débornement » autour du bourg
(page 122 de son livre).
Cet écart est certainement dû au fait qu'il a été décidé d'établir le bourg sur la voie romaine, et non pas dans une position
plus centrale, là par exemple où se trouve actuellement la Maillardais. Mais il
fallait alors permettre à ce bourg de se développer de part et d’autre de la
voie, sans être divisé entre deux paroisses. Le caractère primitif du
débornement est attesté par la situation de l’église, à une centaine de mètres à
l’est de la voie, au départ du chemin qui a sans doute été ultérieurement prolongé
vers l’est en direction de Vay (D44) ou de La Grigonnais (D 35) ; c’est ce
chemin qui constitue l’axe principal est-ouest et détermine le carrefour
principal du bourg (croisement de la D 35 et de la D 42).
Dans ce secteur, la limite communale actuelle s'appuie en général sur des routes
(chemins non asphaltés jusqu'à une date récente) : de l'Anglechais à l'ancienne voie de chemin de fer de Vay et de la D 35 au Pont au Prince. Il est peu probable cependant que ces chemins aient
existé tels quels dès le début de la franchise. Le repère choisi au départ a dû
être le ruisseau du Pont au Prince.
De la D 2 à la Croix des Quatre Contrées
La distance routière est de 2 km.
80 mètres environ au nord du carrefour de la D 2 (route
Vay-Le Coudray-Plessé), la limite communale se trouve brusquement déportée de 1,250 km vers l’ouest, selon un parcours quasi perpendiculaire qui ne s’appuie sur aucun repère évident, traversant à l'heure actuelle des parcelles agricoles sans tenir compte des haies existantes (mais il est possible que des arasements aient eu lieu dans ce secteur de paysage très ouvert). Elle revient tangenter la D 2 200 m avant la maison forestière du Néricou ; à partir de la maison forestière, elle suit la limite de la forêt (marquée par un fossé et un talus), d'abord en direction du nord sur 250 m, puis vers l'est sur 1 km jusqu'à environ 200 m de l’axe ; elle se rapproche ensuite de celui-ci selon une oblique régulière et le rejoint à la Croix des Quatre
Contrées.
Il paraît difficile que cette délimitation compliquée soit d’origine. La limite
originelle devait être sur l’axe. Le processus a dû être le suivant : à une certaine époque, des paysans de Vay ont obtenu (ou pris) le droit de défricher des
terres à l’ouest de l’axe ; ces défrichements ont ensuite été intégrés à
la paroisse de Vay (peut-être seulement au moment de la constitution des
communes en 1790).
On pourrait supposer qu’il s’agissait d’une zone autorisée au
défrichement, mais laissée de côté par les habitants du Gâvre. La configuration actuelle (voir carte, secteur de la maison forestière) laisse penser qu’il y a même eu empiétement sur le domaine forestier (le
domaine ducal dans le cadre de la franchise). La maison forestière a peut-être été établie là où elle est pour marquer une limite à ne pas dépasser vers l'ouest.
Un fait intéressant est que cette zone agricole à l’ouest de
l’axe est quasiment dépourvue d’habitat (on y trouve actuellement une seule ferme, pourvue de bâtiments d'exploitation modernes). D’une façon générale, toute une bande au
nord de la D 2, entre Vay et Guémené-Penfao, est caractérisée par un faible habitat (pas de hameaux notables), alors que les hameaux sont nombreux au sud.
La théorie de Bizeul
Selon Bizeul, entre le carrefour de la Gabie et la Croix des Quatre Contrées, la route moderne ne se confond pas avec la voie romaine, qu'il situe sur la limite de la forêt (et des communes), quelques dizaines de mètres à l'ouest de la route actuelle ; mais cela n'explique pas le grand rentrant de la commune de Vay juste après le carrefour. D'autre part, pour quelle raison aurait-on doublé cette voie ancienne, sans motif évident ?
A première vue, donc, l'hypothèse de Bizeul reste à vérifier.
La « voie romaine » au nord du Gâvre
Au nord de la Croix des Quatre Contrées, elle forme sans discontinuer la limite entre les communes de Marsac (à l'Est) et de Guémené-Penfao, jusqu’au Don (lieu-dit Grand Pont Veix), soit 4 km.
Mais au bout de 900 m, la route asphaltée oblique vers l’ouest, vers le lieudit la Graissière
puis vers Dastres) tandis que la voie romaine se poursuit jusqu’au Don par un chemin souvent délimité par deux talus de moins d’un mètre de haut, écartés de 3 à 4 m, objet d'un aménagement touristique (balisage, carte à la Croix des Quatre Contrées, livret d'interprétation Le carnet de route de la fée Joyance).
Au Grand Pont Veix, on traverse une zone aquatique assez large (60 m) sur une chaussée faite de pierres d'ardoise, en contrebas du château.
Au nord du Don, comme au sud de l’Emion, en revanche, cet
axe ne sépare pas deux communes, mais traverse les territoires de, respectivement, Conquereuil et Blain.
Sites intéressants
*Voies romaines de Bretagne : Rennes-Nantes (carte détaillée + commentaires)
*Voie Rennes-Nantes (concerne surtout le département d'Ille-et-Vilaine)
A suivre
Création : 1° mai
2015
Mise à jour : 16 janvier 2020
Révision : 7 janvier 2020
Révision : 7 janvier 2020
Auteur
: Jacques Richard
Blog :
Territoires
Page :
Lien : http://jrichardterritoires.blogspot.fr/2015/05/le-gavre-3-la-limite-est-vue-densemble.html
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